Après avoir assumé la présidence nationale de l’UNAPL, Michel Picon est devenu il y a quelques mois président national de l’U2P, l’Union des entreprises de proximité, en fonction d’un accord conclu lors de la constitution de la centrale syndicale regroupant les professionnels indépendants. L’U2P, Union des entreprises de proximité, est présidée alternativement par un représentant de l’une de ses composantes. Michel Picon a ainsi succédé en janvier dernier à Dominique Métayer, représentant de la CAPEB. La richesse de l’actualité et la multiplication des événements tout au long de cette année 2024 ont placé Michel Picon au premier plan par l’opportunité et la qualité de ses interventions. Il est à l’heure actuelle le dirigeant le plus sollicité et sans doute le plus écouté des organisations patronales. C’est ainsi un beau coup de projecteur qui est mis sur l’U2P et tout autant sur l’UNAPL qui trouve là un large moyen d’expression. Comme l’ont constaté récemment les interlocuteurs et auditeurs de Michel Picon lors du séminaire de l’UNAPL Occitanie à Narbonne, puis à l’occasion de la réunion des mandataires de l’U2P à la Maison des Professions Libérales de Montpellier. Michel Picon est intarissable, bien documenté et précis sur le contenu des négociations paritaires et des discussions avec le nouveau gouvernement, au moment où les enjeux budgétaires et sociaux sont lourds et préoccupants. A Narbonne, comme à Montpellier, Michel Picon est entré sans fioritures dans le vif du sujet, n’éludant pas les risques encourus par les professionnels indépendants face aux mesures possibles et à leurs conséquences. En préalable, il a cependant rappelé un élément contextuel d’importance : la représentativité. L’U2P a souligné son président pèse lourd dans la négociation, car elle représente un secteur fort de 3,5 millions d’entreprises employant plus de 4 millions de salariés. De plus, ses composantes, qu’il s’agisse des artisans, des commerçants ou des professionnels libéraux, exercent des activités non délocalisables et de première importance pour la vie locale. Les entreprises de proximité ont un lien privilégié et quotidien avec leur territoire. Devant son auditoire montpelliérain, Michel Picon a symbolisé ce qui caractérise les professionnels indépendants : « Ce qui nous anime, a-t-il dit, c’est la valeur travail. Nous n’avons pas d’actionnaires dans nos « boîtes ». Nous agissons par la passion du métier, la passion du geste. C’est parce que nous sommes très soucieux de la transmission de nos savoirs et de nos entreprises que nous sommes préoccupés par le devenir de l’apprentissage. » | | A l’autre extrémité du cursus professionnel se situent les questions de l’emploi des seniors, de leur recrutement, du maintien dans la vie active avec des reconversions professionnelles qui affectent plus particulièrement ceux qui ont des métiers éprouvants physiquement, mais aussi psychologiquement. Cela remet les questions de santé au premier plan à travers différents aspects : soins de proximité, vieillissement de la population, maintien à domicile, détresse sociale, diminution du niveau des indemnités journalières lors des arrêts de travail, mais également lutte contre les abus, allègement du coût du travail… Confronté dans sa fonction à toutes ces réalités et ces contraintes, Michel Picon n’élude pas les difficultés et note que la proximité des indépendants avec leurs clients et patients, comme avec leurs salariés, est un atout majeur pour l’U2P dans le bon accomplissement du dialogue social, surtout avec une représentativité avérée. Michel Picon avait rappelé lors des 8èmes Rencontres de l’U2P en septembre dernier son attachement au dialogue social qui « avec le vivre ensemble constitue le plus sûr moteur de l’avancée d’un pays, à condition que les règles du jeu permettent à chaque acteur d’occuper la place qui lui revient. » Une affirmation qui trouve son illustration dans le constat suivant : pendant que les TPE et PME créent des emplois, les grandes entreprises en suppriment ! La relation de l’U2P avec les institutions est un fondement de son action. C’est pourquoi Jalil Benabdillah, vice-président du Conseil régional Occitanie en charge de l’économie, avait été convié à assister à la réunion montpelliéraine. L’objectif était principalement d’améliorer la connaissance de l’U2P et de ses composantes au niveau de la structure régionale où elle n’est pas toujours perçue à sa juste mesure. Le vice-président du Conseil régional est tout-à-fait favorable à la mise en œuvre d’une coopération plus étroite. Il a tenu cependant à rappeler que la Région Occitanie, en qualité de chef de file du développement économique depuis la loi NOTRE de 2015 s’était déjà notablement engagée en faveur des TPE à travers divers dossiers techniques, sociaux, managériaux et surtout sur l’aide à l’innovation. |